Dans la ville de Lyon, où je suis confinée depuis un mois, la traditionnelle fête des Lumières « est annulée », pour cause de Covid. Annulée ? Non pas : seulement la partie commerciale, qui attire depuis longtemps une foule de millions de visiteurs, non désirés cette année. Ce qui laisse le champ libre à la vraie fête des Lumières, celle où les habitants posent modestement chacun des petites bougies sur leurs fenêtres, dehors, malgré le vent et la pluie qui sont souvent au rendez-vous en décembre.
Non pas pour les touristes, mais pour Marie ! Ils ne fêtent pas un dogme (l’Immaculée Conception) mais une protectrice traditionnelle de la Cité.
Tenons la main de nos amis juifs, qui célèbrent du 10 au 18 décembre leur fête des Lumières, Hanouka, commémorant un miracle du IIe siècle av. J.- C. Assiégés dans Jérusalem par les Grecs, les Macchabées firent brûler leur dernière réserve d’huile de lampe. Elle devait durer un seul jour, et les éclaira en fait 9 jours (c’est l’origine du chandelier à 9 branches, que les Juifs allument l’une après l’autre pendant cette semaine).
Pensons également à nos amis hindous, qui ont eux aussi en ce moment une « Fête des Lumières » très populaire.
Nous voilà formant une belle chaîne de solidarité. Reste à déterminer la signification que nous donnons à ces illuminations. Dans l’émission religieuse du dimanche 6 décembre sur France 2 un invité remarquable (aveugle !), expliquait que les lumières devaient être mises à l’extérieur « pour montrer notre contribution au monde ». Profitons de ces sagesses de toutes les nations. Qu’allons-nous montrer au monde de notre joie de l’Avent ?
Noëlle Bourgerie