Le conflit, les problèmes de tout type, vous ont empêché de dormir ? Votre sensibilité en a été ébranlée ? Peut- être oui... ou pas ? Je ne sais pas. L’évangile nous donne une réponse... une réponse de miséricorde... et de patience… :-)
Le passage d’évangile lu aujourd’hui (23/2/2025) succède immédiatement aux Béatitudes. Jésus nous a proposé, dans les Béatitudes, une morale nouvelle, un agir nouveau : être pauvre, avoir faim, accepter d’être rejeté. Rejeté ? OUI ! Et voici qu’il ajoute d’aimer nos ennemis. (!) Ce n’est pas facile ! Ce n’est pas facile !
Qui n’a jamais eu la tentation de se venger, par le mépris, l’indifférence, l’ironie, la calomnie ? Ou les mensonges compulsifs, les délires psychologiques ou d’autre type, la « préméditation » de tromper l’autre ou de l’escroquer, ou, le pire, la tentation de faire le mal ? Ça se déroule dans tout le monde...En théologie morale ça s’appelle : CONCUPISCENCE.
Mais non. Mais non. Le Seigneur nous dit une autre réalité. Difficile, oui. Mais il faut essayer... si possible, librement ...
En tant qu’être humain confronté à cette réalité du MAL, j’ai envie de dire : « Houston, nous avons un problème ». (Mission Apollo 13). Un problème...
Mais il faut ajouter : "Faire comme Dieu :" car « Il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants" C’est un amour (Agape) sans frontière que Jésus demande : aimez vos ennemis…
Comme c’est difficile. Saint Bernard de Clairvaux, le grand saint français de l’Ordre Cistercien, Docteur de l’Église, le Saint Melliflus,« qui abonde en miel », mais qui a aussi prêché la deuxième croisade, nous dit dans ses écrits mystiques et théologiques une autre réalité, à ce sujet délicat. Vous pouvez consulter les 16 tomes (livres) de la vie monastique (de plus de 500 pages) où se trouve sa pensée.
Cela ne fait que souligner combien l’évangile demande une conversion totale, en rupture complète avec les principes les plus habituels du monde. Oui, la morale chrétienne n’est pas seulement un prolongement des morales humaines. Elle est surnaturelle, DIVINE. Vraiment l’évangile d’aujourd’hui est un évangile difficile...
Quelle raison Jésus donne-t-il pour nous demander un tel retournement de nos réflexes les plus naturels ? Il ne s’agit de rien moins que d’imiter Dieu. « Soyez miséricordieux, comme votre Père ! »
Mais il ne faut pas oublier que nous sommes des êtres humains, et notre liberté nous dit : oui/peut-être/non. Et Dieu toujours respecte notre liberté dans l’agir de notre vie...L’enjeu de cette morale nouvelle, c’est la survie de l’humanité. Voila le point. La morale évangélique devient de plus en plus la condition de survie de l’humanité. Aimer ceux qui ne nous aiment pas, ceux qui nous agacent, ceux qui nous critiquent, ceux qui nous font souffrir, ceux qui nous mentent. Difficile ? Oui ! Oui ! Infiniment difficile.
Mais le faire quand même ! Pour « imiter » Dieu, qui le fait bien, Lui ! Et qui, seul, peut nous donner de le faire. Tous les saints de l’Église ont vécu cette réalité... Aimer. Pardonner. Oublier...Se réconcilier...
La bonne nouvelle qu’il nous a communiquée nous renvoie à Dieu, et Dieu n’est pas un idéal, mais une Personne. Le Christianisme, c’est l’imitation du Père Miséricordieux. Aimez... Faites le Bien. Portez-vous bien. À chacun, à la lumière de l’Esprit Saint, de se décider en conscience, à l’invitation de Jésus, au pardon et au respect de l’ennemi ou de l’autre : elle marquera toujours la direction. Peut-être arriverons-nous, un jour, à
progresser encore davantage...
P. William
Post Scriptum : Sursum corda ! (Haut les coeurs !)