Marie-Louise-Antoinette dit : ... « Je t’aime ». Jean-Louis lui répond : « Moi aussi. Tu es la femme de ma vie » (!).
« Je t’aime »... Le mot le plus ambigu du vocabulaire, dans le monde entier. Il doit y avoir un malentendu. En effet, toutes les religions prêchent l’amour. Tous les mouvements affichent la solidarité ; tous les hommes et femmes souhaitent aimer et
être aimé... Et pourtant nos sociétés sont remplies d’échecs de l’amour… Il faut écouter les chansons d’amour à la radio ou les chansons dramatiques d’amour du Mexique, du Chili, du Pérou, du Brésil, de la Bolivie et de l’Espagne, etc. (pour vous, il vaut mieux écouter des chansons d’amour en français... si vous le voulez !) pour prendre conscience de cette réalité de l’amour humain : tragique, complexe, ambigu, difficile, dramatique…
Le mot « aimer » recouvre les réalités les plus belles et les plus perverties. Pourtant, Jésus, dans cet évangile, a bien précisé les conditions pour la réussite de l’amour : il faut aller jusqu’au bout de la pensée de Jésus, sans l’édulcorer ou la réduire...
Voici son commandement : « Écoute, Israël...Le Seigneur est l’Unique... Tu aimeras le Seigneur...et ton prochain... ».
Aujourd’hui, c’est le 31e dimanche du Temps Ordinaire, nous venons de fêter liturgiquement la Toussaint. La nouveauté de la réponse de Jésus, c’est qu’il propose deux commandements au scribe qui lui en demande un. Et qu’il les met à égalité. Il le donnera à comprendre de bien des manières : il n’y a qu’un seul amour.
Jésus projette une éclatante lumière sur l’un des graves débats de son temps : parmi les nombreuses prescriptions et interdictions qui cadraient religieusement la vie de son peuple, quelle était la plus importante ? En mettant en parallèle deux paroles, il rend dérisoire la dispute. Une fois de plus, le Seigneur va jusqu’au coeur de l’homme, bien au-delà des apparences et des comportements.
L’homme joue sa vie sur un seul mot : « aimer ». Le scribe admire et appelle Jésus « Maître ». Il reprend la réponse concise qui lie l’amour de Dieu unique et, l’amour du prochain. Nous pouvons porter dans notre prière, ce dimanche, deux peuples d’Orient qui sont en conflit entre eux. Et avec un philosophe allemand, je peux citer une de ses sentences, pour rappeler une réalité éclatante : « La seule leçon de l’histoire est que personne n’apprend les leçons de l’histoire ».
C’est pourquoi nous devons porter dans notre prière les deux peuples en question, pour que la paix arrive sur place... en Terre Sainte et dans son voisinage...
Pourquoi ? Parce que c’est la région où le Seigneur Jésus Christ a vécu sa vie et a proclamé avec force divine l’annonce de l’Évangile, avec ses disciples et ses apôtres... Dans l’évangile, Jésus admire à son tour et murmure quelques mots qui laissent encore la route ouverte : « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ». « Personne n’osait l’interroger »… Silence et vertige.
Le Seigneur en faisant de toute la Loi un commandement unique, fait de l’amour le commandement qui vaut plus que tous les sacrifices et toutes les offrandes.
Bonne semaine à tous.
P. William